Site du 350ieme Squadron

Pierre Closterman (Histoire)


 

Fils de diplomates d'origine alsacienne et lorraine installés au Brésil où il croise Jean Mermoz et Henri Guillaumet, pilotes de l'aéropostale.
Il passe son brevet de pilote en 1937, puis entre dans une école aéronautique californienne pour préparer un diplôme d'ingénieur aéronautique et son brevet de pilote de ligne.

C'est le plus grand as français de la Seconde Guerre mondiale avec un grand nombre de victoires homologuées ou probables.
Il a rencontré au cours de la Seconde Guerre mondiale Jacques Remlinger qui deviendra un ami de longue date.

Son ouvrage, Le grand cirque paru en 1948, rencontra un succès mondial et fut adapté en bande dessinée et au cinéma.
P. Closterman publia également des ouvrages sur la pêche au gros, Des poissons si grands, Spartacus l'espadon, Mémoires au bout d'un fil et plusieurs livres de souvenirs tel qu' Une vie pas comme les autres.

Héros des forces aériennes françaises libres, il eut une vie aventureuse, côtoyant des personnalités telles que Hemingway, de Gaulle, Che Guevara, Joseph Kessel et Romain Gary].
Ingénieur aéronautique, diplômé du Ryann College (ces diplômes ne sont pas reconnus par l'industrie aéronautique militaire française), il devient en 1962 directeur commercial de la société des Avions Max Holste, qui devient ensuite Reims Aviation, puis travaille aussi pour Cessna et Dassault pour la sous-traitance du Transall et de l'Airbus A300.
Il a également enseigné en 1973 à l'école d'état-major de l'US Air Force.

Pierre Clostermann, a eu trois enfants avec sa femme Jacqueline qui "a été et sera toujours la compagne de rêve".






Extraits Mister Kit 1970



Pierre Closterman parle du FW190 D9





Témoignage inédit . (Non publié dans le Grand Cirque)


"Vous me demandiez ce que l’on pouvais penser dans les combats. Je n’avais jamais publié (ce passage). Nous sommes donc en patrouille anti jabo au dessus de Brighton. Tout est mouillé. Deux Focke Wulf se glissent sous nous, bombardent la gare avant que nous puissions intervenir, font demi tour et filent. Nous les interceptons. Tandis que l’autre me passe entre les doigts, Max tire l’ailier, le touche tout de même sévèrement mais son moteur Rolls Royce le lâche à basse altitude. Il réussi à se poser sur une plage et s’en tire par miracle. Avant, il m’ordonne de poursuivre l’éclopé, de le descendre, pour moi ! Je le rattrape au milieu de la manche mais mes armes s’enrayent. Problème récurent avec les nouveaux spitfire IX C. Je me rapproche du Focke Wulf mal en point qui a ralenti et perd lentement de l’altitude. Une petite flamme sournoise apparaît à gauche de son capot, aussitôt suivi d’une traînée de fumée grise. Il n’ira pas loin. Le pilote devrait sauter en parachute tant qu’il est encore temps. Je préviendrais les secours pour lui. Un prisonnier est toujours intéressant à interroger. Je ne pouvais pas lui crier - car il n’y avait pas moyen de communiquer - : « Saute, idiot ! Avant qu’il ne soit trop tard ! » . imperturbable, le Focke Wulf continue à perdre sa précieuse altitude. Cap sur la France et un bien improbable salut désormais. 500 mètres... 300 mètres... 250 mètres...

- A ce moment là, vous l’escortiez ?

- J’étais à coté de lui. Je m’étais mis (de front) à 20 mètres.



- Mais comment réagissait l’allemand ?

- Il ne réagissait pas. Ce qu’il voulait, c’était rentrer en France. « Son moteur a des ratés, ponctués par des bouffées de fumée noire. Je l’accompagne et je me rapproche tout près, un peu en arrière, par prudence. Je vois le visage du pilote qui a ôté son masque comme une tache pale dans le long cockpit de son avion. Le Focke Wulf est maintenant au ras des flots. Il se rapproche de plus en plus de son image reflétées par le miroir de la surface. Il va mourir. Il est foutu car on ne pose pas un chasseur sur l’eau sans y passer 99 fois sur 100. Je ne veux pas voir ! Je ne veux surtout pas voir ce gamin mourir. A cet instant je réalise que l’on tire sur les avions ennemis comme au stand de foire sur des cibles mouvantes sauf que l’on ne gagne pas un ours en peluche offert à la première fille rencontrée. On tire sur une machine d’aluminium ornée de croix noires et on ne pense pas, ou alors on oublie qu’il y a un homme à l’intérieur. Ce n’est plus du métal, c’est de la chair comme la mienne. Un frère humain, qui a une mère comme moi, qui aime la vie qu’il va perdre. Pourquoi ? Pour qui ? Je ne veux pas voir ! Je ne veux surtout pas voir ce gamin mourir ! C’est un pilote comme moi. Il a sans doute des cheveux blonds et comme moi, il a vingt ans. Dans quelques secondes, il va mourir, sous mes yeux... Non ! Je refuse ! et je ne vis en jetant un regard en arrière qu’une longue et large flaque d’écume sur une mer calme. Mon dieu, c’est trop bête ! et c’est ça la guerre... Pourquoi l’ai je fait ?
Une heure plus tard, je suis au mess et boit une tasse de thé avec Jacques et Max. Le visage fermé, je confirme sa victoire : « Oui, le pilote est mort. Non je ne saurais jamais son nom. »

- Eh, Clo - Clo, tu fais une drôle de gueule ! » (dit Jacques). »"


Interviews P Closterman :

http://www.drivehq.com/file/df.aspx/publish/vvjack/wwwhome/CLOCLO/pcinterview.pdf

http://www.drivehq.com/file/df.aspx/publish/vvjack/wwwhome/CLOCLO/closterman.pdf