Site du 350ieme Squadron

Avions Belges 1940 (Renard R31)


 

Le R31 unités de reconnaissance

La mission des unités stationnées à l'aérodrome de Bierset fut modifiée en 1934, année au cours de laquelle les 1 ère et 3e Escadrilles de Bombardement firent place aux « Renard R-31 " des Escadrilles d'Observation du Ve Groupe du 1 er Régiment d'Aéronautique.
Jusqu'à la mobilisation, les deux escadrilles se trouvaient réunies au sein du même Groupe, commandé par le Major aviateur A. Damblon.
Ce Groupe fut dédoublé en 1939 pour donner naissance au Ve Groupe du Commandant Breulhez, avec l' Escadrille du Capitaine Lekeuche et le 5ieme Groupe du Commandant Dumonceau avec la 11 e Escadrille du Capitaine Henri de la Lindi.
Chaque groupe possédait en outre une escadrille de dépôt et de parc comprenant notamment une colonne de 25 véhicules et une section de deux canons antiaériens Bofors de 40 mm.
A l'aube du 10 mai 1940, les deux escadrilles purent évacuer les installations de l'aérodrome de Bierset avant l'apparition des avions allemands.
La 9ieme Escadrille gagna le terrain de Duras-Wilderen avec ses onze avions disponibles, tandis que la 11 e Escadrille ne put en amener que huit à Hannut.
Deux heures après leur départ, la plaine de Bierset fut bombardée par une formation de « Dornier ».
Le 15 mai, une autre formation vint achever la destruction des installations mais trois avions furent abattus par l'artillerie du fort de Flémalle.
Les deux escadrilles de « Sioux» furent, avec la 1/1/1 Aé, les seules unités d'aviation à combattre sur le sol belge jusqu'à la capitulation du 28 mai 1940.
La 11 et la 9 escadrille terminerons la campagne avec cinq « Renard R-31 " et un « Stampe SV-5 ".
Au total, les 9 et 11 e Escadrilles exécutèrent 54 missions de guerre en perdant trois aviateurs et onze appareils.



Le R31


Le prototype du R-31, piloté par Charles Rooms, effectua son premier vol le 16 octobre 1932.
Monoplan à aile parasol, ce qui permettait de dégager le champ visuel vers le bas, le R-31 avait, comme l'Epervier, un train d'atterrissage sans essieu.
Toute l'ossature du fuselage reposait sur un cadre principal formant la clé de voûte de la structure de l'appareil. L'ossature métallique était presqu'entièrement recouverte de toile.
Des panneaux en rhodoïd permettaient d'apercevoir le sol.
Le réglage du siège du pilote lui donnait la possibilité de voir, soit en-dessous, soit au-dessus de l'aile.
Toutes les commandes étaient à la disposition de l'observateur dont le siège, dépourvu de dossier, pouvait basculer pour lui permettre, en position de combat de desservir la mitrailleuse arrière en se tenant debout ou en prenant ap¬pui sur les marchepieds situés à l'intérieur de son logement.
Après une série d'essais fort sévères, le Ministre de la Défense Nationale prit la décision, en mars 1934, de commander 28 exemplaires du R-31 afin de remplacer les «Bréguet 19» de deux escadrilles d'observation de Corps d'armée.
Six avions furent fabriqués par la firme Renard, les 22 autres le furent par les ateliers de la SABCA.
Ils furent attribués aux 9 et 11 e Escadrilles de Bierset.
Dès sa mise en œuvre, les services techniques de l'Aéronautique Militaire en¬visagèrent d'améliorer les performances de l'appareil.
La mauvaise manoeuvrabilité de celui-ci se manifestait par une fâcheuse tendance à décrocher dans les virages serrés.
En outre, l'habitacle n'était pas caréné et le moteur n'était pas as¬sez performant en altitude. Ce fut ainsi que le « N 2» servit au montage d'un moteur à compresseur Lorraine Petrel de 500 CV.
Cet essai ne donna pas les résultats espérés.
On décida, dès lors, de construire deux nouveaux prototypes dé¬nommés R-32.


Le R32


L'un de ceux-ci fut doté d'un moteur Gnôme et Rhône 14 KRSD de 1065 CV, l'autre le fut d'un Hispano Suiza 12 YBRS de 830 CV.
Cette dernière machine fut effectivement livrée à l'Aéronautique Militaire mais, lors du vol de convoyage, l'Adjudant Caryn, qui le pilotait, crut l'appareil en difficulté et l'abandonna en se sauvant en parachute.
L'avion s'écrasa au sol dans la région de Louvain.
Une enquête ne permit pas d'établir avec certitude les causes de l'accident.
Tout projet d'amélioration du R-31 sombra aussitôt dans l'épave du prototype.
Afin de combler les pertes dues aux accidents, on commanda en août 1935, une série de six appareils supplémentaires dont la production se termina en 1938.
Bien que n'étant pas les plus vieux appareils de l'Aéronautique Militaire et malgré les déficiences tant propagées dans les milieux civils que militaires, les « Renard R-31 » furent, par ironie du sort, les seuls appareils, avec quelques Fox, à combattre sùr le sol belge jusqu'au 28 mai 1940.